Allaiter, où je veux, quand il veut !
Promouvoir l’allaitement fait aussi partie des différents projets que mènent la maternité et la pédiatrie du Centre Hospitalier de Mouscron. Allaiter est un geste naturel, un geste maternel ; un geste qui n’est pas toujours facile à réaliser en dehors de chez soi.
Nourrir son enfant lorsqu’il réclame à manger, lorsqu’il est l’heure pour lui de passer à table en lui proposant le sein et que l’environnement ne favorise pas cette attitude, l’envie d’abandon de l’allaitement peut rapidement prendre le dessus. Si l’allaitement est de plus en plus enclenché après l’accouchement, il ne reste pas moins évident de le poursuivre tout en conservant une vie sociale active. La faute à qui ? Au tabou ? À notre société peu encline à faire face à une maman occupée d’allaiter son bébé en rue ou encore peu disposée à rencontrer une femme qui présente son sein à son petit bout affamé dans un lieu public clos ?
Et pourtant les mentalités progressent
Au Centre Hospitalier de Mouscron, un banc d’allaitement est installé depuis quelques semaines pour accueillir les mamans allaitantes dans un environnement confortable lorsqu’elles attendent par exemple pour un rendez-vous en pédiatrie. Ce lieu s’ouvre également aux mamans qui se rendent au CHM pour consulter un autre spécialiste. Dédicacé exclusivement à cet acte, le banc invite et encourage la maman à nourrir son enfant et nous l’espérons à changer le regard d’autrui sur ce geste tout à fait « normal ».
Pour les mères moins à l’aise avec cette pratique d’allaitement, plus soucieuses du regard des autres personnes ou simplement à la recherche d’un endroit plus intimiste, un espace isolé dans la consultation de la pédiatrie est également accessible pour alimenter de manière plus discrète son bébé.
Différentes démarches pour les mamans qui le souhaitent
Le CHMouscron propose aux futures mamans des séances de préparation à l’allaitement. Grâce aux sages-femmes formées, les mères allaitantes sont accompagnées dans leur choix et sont guidées si elles le souhaitent pour mener à bien l’expérience d’allaitement. Dans la continuité de cette démarche de préparation à l’allaitement, le peau à peau lors d’un accouchement par voie basse ou par césarienne est réalisé systématiquement si la santé du nouveau-né le permet. En dehors des bienfaits relationnels, d’adoucir l’arrivée du bébé vers le monde extérieur…, le peau à peau se révèle être un déclencheur de certains comportements positifs chez le nouveau-né dont la prise du sein tandis que chez la maman, cela favorise la production d’ocytocine (hormone indispensable à la lactation).
Chacune de ces initiatives associées les unes aux autres augmentent les chances de réussir l’allaitement.
Quelques chiffres
Au CHMouscron, les statiques nous montrent que la tendance est la hausse. En effet, 75,22% en 2021 (moyenne établie sur base des chiffres recueillis de janvier à septembre 2021) des femmes ont démarré l’allaitement à l’accouchement, pour 74,79% en 2020 et 72.2% en 2019. Nous n’avons cependant pas de chiffres qui nous permettent d’avancer le taux d’allaitement au 3e mois de l’enfant.
Selon le rapport du CEpiP de 2019 (Centre d’Épidémiologie Périnatale), la proportion de mères ayant notifié l’intention d’allaiter leur(s) enfant(s) au moment de l’accouchement est de 82,4 %. La proportion est de 82,5 % parmi les grossesses uniques et de 75,4 % parmi les grossesses multiples. Cette proportion ne donne aucune information sur la poursuite de l’allaitement dans la durée.
